Visite de l’exposition « Napoléon » à La Villette

Grâce à une prolongation, nous avons pu organiser une visite guidée de l’exposition « Napoléon » à la Grande Halle de La Villette, le 11 décembre 2021, sous la houlette de M. Ber­nard Chevallier, conservateur général honoraire du patrimoine et commissaire de l’exposition.

La Grande Halle de La Villette est l’ancienne halle aux bœufs construite sous le Second Empire, de 1865 à 1867, dont l’architecte fut Jules de Mérindol (1814 – 1888). Petit clin d’œil de l’histoire : ce dernier est né le 14 octobre 1814, soit moins d’une semaine après l’ordonnance du 8 octobre 1814 à l’origine de notre association. La Grande Halle a été fermée en 1974 et, après deux réhabilitations, est devenue un lieu à vocation culturelle.

Après un déjeuner convivial réunissant la moitié des participants au restaurant Le Bœuf couronné, datant de la Belle Époque et ancien lieu des chevillards du temps des abattoirs, nous retrouvâmes le reste du groupe à l’entrée de la Grande Halle.

Vinrent alors plus de deux heures de visite passionnante avec la présentation d’une partie des 150 objets iconiques, tout aussi divers qu’exceptionnels, réunis pour la première fois dans une scénographie spectaculaire de la plus belle facture, sous la narration captivante de notre guide, illustrant le parcours du jeune Buonaparte de l’école de Brienne jusqu’à l’exil de Napoléon à Sainte-Hélène, avec sa mort le 5 mai 1821. Parmi les objets exposés, les tableaux fameux de Bonaparte au pont d’Arcole (de Gros), La Bataille des Pyramides (de Lejeune), Le Premier Consul traversant le Grand Saint-Bernard (de David), L’Empereur en tenue de sacre (de Gérard) et Joséphine dans le même costume (de Gérard), Les Adieux de Fontainebleau (de Vernet) et même le tableau de Lefèvre représentant Louis XVIII, l’auteur de l’ordonnance du 8 octobre 1814. Des objets tout aussi extraordinaires tels que le sabre des Pyramides, un moulage de la pierre de Rosette, une épée de l’Institut d’Égypte, un cabaret égyptien de la manufacture de Sèvres, l’épée « du sacre », le trône impérial, la table de l’abdication conservée à l’Élysée, le char funèbre de Sainte-Hélène, le masque mortuaire en plâtre d’Antommarchi, et deux objets emblématiques : le bicorne et la redingote qui, à eux seuls, permettent de reconnaître la personne de Napoléon… Et puis le tableau du Sacre (de David) digitalisé, permettant l’identification des participants, et sur grand écran, l’impressionnante charge des cuirassiers à la bataille d’Eylau (issue du film Le Colonel Chabert).

Avec ce survol de l’épopée napoléonienne, tous les aspects militaires, politiques, économiques et artistiques de ces quelque vingt-cinq années, toutes les facettes du personnage de Bonaparte puis Napoléon sont évoquées, des plus lumineuses (la création de la Banque de France, le Code civil, la Légion d’honneur, les qualités militaires hors normes…) aux plus sombres (le rétablissement de l’esclavage, la réalité meurtrière des batailles).

La Légion d’honneur, qui fut instituée le 19 mai 1802, y est représentée par la plaque de grand officier de l’Ordre de Napoléon Ier et par le collier du maréchal Louis-Alexandre Berthier, prince de Neuchâtel et de Wagram. Ce collier est constitué de 16 médaillons illustrant les activités civiles et militaires ré­compensées par la Légion d’honneur et 16 aigles symbolisant les cohortes (15 prévues initialement), avec l’étoile à cinq doubles branches. À l’avers, le profil gauche de l’Em­pereur et l’inscription « Napoléon Emp. des Français », et au revers la devise « Honneur et patrie ». Le collier de la Légion d’honneur est devenu en 1881 le symbole du chef de l’État, grand maître de l’Ordre, et chaque nouveau président de la République le reçoit du grand chancelier de l’Ordre.

Tous les membres présents ont apprécié cette visite remarquable, faisant écrire par l’un d’eux : « Merci de nous avoir permis de visiter dans des conditions exceptionnelles cette exposition très bien faite. »

Augustin d’Avout d’Auerstaedt.
Vice-président.