La réunion annuelle et l’Assemblée Générale de l’A.H.H. se sont tenues le 5 mai 1999 à l’Ecole Militaire où la visite guidée était conduite par le colonel de PRÉAUDET, ancien des cours d’histoire de l’Ecole de Guerre et ancien écuyer de l’Ecole d’Equitation ;
mais aussi cofondateur avec Monsieur TRABUC, Inspecteur Général des Finances qui en est le président de l’Association : l’Ecole Militaire -lieu de mémoire-. C’est dire si cette visite fut particulièrement intéressante et suivie par tous avec beaucoup d’attention. Nous reproduisons ci-après des extraits du n°167 de "Monuments Historiques" des éditions de la Caisse Nationale des Monuments Historiques à la rédaction desquels ils contribuèrent tous les deux.
"_l’Ecole Militaire de Paris a été la grande pensée militaire architecturale et urbanistique du règne de Louis XV. Cette architecture classique marquée par sa filiation par rapport à l’Antiquité et à l’Italie Renaissante est aussi une architecture française, caractéristique du retour au grand style.
Oeuvre majeure de Jacques-Ange GABRIEL, elle exprime le XVIIIème siècle, siècle des lumières et siècle français. Elle est l’un des plus beaux ensembles monumentaux du patrimoine architectural de la France et de l’Europe au XVIII ème siècle.
Depuis sa fondation, c’est une école militaire et plus accessoirement une école d’équitation.
En 1748, Joseph PÂRIS-DUVERNEY, secrétaire des finances de Louis XV suggère au Roi l’établissement d’un collège académique militaire. Madame de POMPADOUR soutint le projet et joua un rôle prépondérant dans cette entreprise. A l’origine l’ambition des constructeurs était d’égaler voire de dépasser en dimensions l’Hôtel des Invalides. Jacques-Ange GABRIEL fut nommé architecte du projet, il est alors âgé de 52 ans.
Mais le projet initial est jugé trop ambitieux et les travaux commencent en 1751 avec un projet sensiblement réduit.
En 1765, le projet est de nouveau réduit, puis GABRIEL conçut le plan de 1767 sur lequel figurent les deux ailes latérales de la partie centrale actuelle.
Le 5 juillet 1769, Louis XV posa la première pierre de la chapelle. Le "château" fut achevé en 1774.
Cour d’Honneur : le fronton du pavillon central orné du bas-relief "La Nation protégeant ses enfants" rappelle la vocation sociale d’origine de l’Ecole, destinée par priorité aux fils d’officiers devenus orphelins ; le portique symbolise la fonction éducative de l’institution ; les attributs de la France et de la Monarchie imprègnent toute l’architecture et la sculpture du château.
La Chapelle avec sa nef unique rectangulaire, colonne cannelée corinthienne et voûte en arc surbaissé : un chef d’oeuvre d’équilibre. Elle s’orne de 11 tableaux comptant l’histoire de Saint Louis auquel elle est consacrée.
Ce fut BRONGNIART qui dirigea les travaux d’achèvement de l’Ecole Militaire jusqu’en 1787.
L’Ecole Militaire créée en 1751 par Louis XV s’installe dans les premiers bâtiments de la "plaine de Grenelle" en 1756. C’est aussi à cette date qu’était nommé à la tête du manège de l’Ecole un capitaine à la compagnie des Chevau-Légers, Jacques d’AUVERGNE. Il est considéré comme le fondateur de l’équitation militaire et il marquera durablement de son empreinte la pédagogie de la Cavalerie jusqu’à nos jours. Pour des raisons d’économie, l’institution fut supprimée en 1787.
Après 90 années d’un usage qui distinguait à peine ces bâtiments d’une simple caserne, l’Ecole Militaire Supérieure, fondée en 1876 et qui devint en 1880 l’Ecole Supérieure de Guerre s’y installe, les rendant ainsi partiellement à leur vocation première. Puis ce fut la création en 1949 de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale_"
Dans la cour Leclerc Almandet : initialement cour de l’infirmerie édifiée par Gabriel aux proportions sereines, est ennoblie par deux pavillons dont la rotonde Gabriel est la plus connue ; la chapelle, transformée en sellerie sous le Second Empire a été réhabilitée et sert d’entrée au mess des officiers.