Nous nous sommes retrouvés une quinzaine le 7 avril 2022 à répondre à l’invitation qui nous était faite de visiter le Musée du Service de santé des armées dans l’ancien hôpital du Val-de-Grâce fermé depuis quelques années. Heureuse surprise, notre guide, fort documentée et passionnée par les lieux, nous a non seulement conduits à travers le musée, mais également présenté la splendide église qui le jouxte.
Le Val-de-Grâce était dès l’origine constitué de bâtiments conventuels et d’une église attenante, construits à la demande d’Anne d’Autriche en remerciement de la naissance tant attendue du Dauphin, le futur Louis XIV ; mais Colbert veillait sur les finances royales et la cour qui devait s’étendre devant l’église fut réduite de moitié… L’ensemble n’en demeure pas moins splendide. Les bâtiments des religieuses, auxquelles la reine rendait souvent visite, ont été utilisés comme dépôts militaires pendant la Révolution avant d’accueillir un hôpital militaire pendant plus de deux cents ans ; une extension de ce dernier, dans le parc du couvent, avait été inaugurée par M. Giscard d’Estaing, alors président de la République.
Aujourd’hui, l’ancien couvent héberge le musée du Service de santé des armées. Les salles communes (réfectoire, salle du chapitre) et le cloître du premier étage ont été remis dans leur état initial par la suppression de sous-plafonds et de cloisons. Y sont présentées les étapes du développement de la médecine militaire. Trouvant son origine dans l’action d’Ambroise Paré, elle a pris son essor dans les armées de Napoléon Ier, avec les grandes figures de Larrey et Corvisart, tous deux légionnaires. Puis vient la création de la Croix-Rouge, après la bataille de Solférino ; plus proches de nous, les conflits européens et ultramarins sont évoqués par de nombreuses photos, des reconstitutions scénographiques et la présentation de nombreux instruments dont se sont successivement servis chirurgiens et médecins militaires. Plus pacifique, une très belle collection de récipients pharmaceutiques, en faïence, est présentée au rez-de-chaussée.
Puis nous nous sommes rendus dans l’église, remarquable tant par le décor de son sol que par son autel, son dôme et sa luminosité, que nous avons parcourue bercés par la voix d’une soprano qu’accompagnait l’organiste de la chapelle.
Bref, une visite qui a captivé les participants, heureux d’avoir l’occasion de se retrouver, de découvrir, pour beaucoup d’entre eux, un monument peu connu, et d’entendre évoquer quelques célèbres membres de notre premier Ordre.
Philippe Choppin de Janvry
Président d’honneur