Leniaud

Né en 1895 à Lussac-les-Châteaux, aux confins du Limousin et du Poitou, Louis est le premier légionnaire de la famille Leniaud. Son père (1869 – 1919), décédé accidentellement à l’âge de 40 ans au moment où son unique fils rentrait d’une longue période de mobilisation (1915 – 1919), était issu d’une famille de la Haute-Vienne dont le nom ne se rencontre guère ailleurs que dans ce département, la Creuse et la Corrèze. Mobilisé en 1915 dans le 7e régiment d’infanterie coloniale du Maroc (R.I.C.M.), le régiment le plus décoré de France, il a effectué sa guerre sur des sites difficiles : Artois et Flandres, Verdun (juin 1916), Douaumont (octobre 1916), Chemin-des-Dames (avril-juin 1917), Le Plessis-de-Roye (mars 1918), bataille à l’occasion de laquelle Henri Bordeaux le désigne ainsi dans son ouvrage du même nom (1919) : « Le jeune aspirant Leniaud […] conte aussi bien qu’il se bat ». Il se trouve en Alsace en novembre 1918 sous les ordres du général Mangin et sert dans les forces d’occupation en Rhénanie jusqu’en 1919. Il est décoré de la croix de guerre avec cinq citations et, le 5 juin 1925, nommé chevalier de la Légion d’honneur. En 1930, il est cofondateur, président, puis président d’honneur de l’Association nationale des anciens combattants et anciens du R.I.C.M. Mobilisé en 1939-1940, il participe pendant la Seconde Guerre mondiale aux Forces françaises combattantes et aux Forces françaises de l’intérieur. Il est promu officier de la Légion d’honneur le 10 novembre 1948, puis commandeur dans l’ordre national du Mérite le 7 mai 1965.

Son fils aîné, Jacques (1925 – 2013) effectue ses études à l’École de santé navale à Bordeaux, d’où il sort médecin de la marine. Il sert en Indochine et en Algérie, puis quitte la marine comme médecin en chef. Croix de guerre des théâtres d’opération extérieurs, nommé chevalier de l’ordre national du Mérite, puis chevalier de la Légion d’honneur (19 mai 2004), il préside jusqu’à son décès la section départementale de la Vienne de la Fondation Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny.

Jean-Michel (AHH 797), fils aîné du précédent, né en 1951, sort de l’École nationale des chartes en 1976. Successivement inspecteur des monuments historiques, conservateur régional des monuments historiques en Rhône-Alpes, puis à l’administration centrale du ministère de la Culture, il est élu directeur d’études à l’École pratique des hautes études, à la Sorbonne, en 1990, et concomitamment professeur à l’École nationale des chartes (1996). Il est désigné par décret présidentiel directeur de ce grand établissement en 2011 ; il en exerce la fonction jusqu’en 2016. Chevalier, puis officier de l’ordre national du Mérite (14 novembre 2008), il est nommé chevalier (23 mars 2005), puis officier (31 décembre 2013) de la Légion d’honneur.

Le frère de ce dernier, Jacques-Louis, né en 1957, capitaine de frégate, est reçu chevalier de la Légion d’honneur le 24 juillet 2008.

Bulletin de l’AHH, n° 60, 2019.