Cette famille champenoise d’Ancy-le-Franc (Yonne), connue depuis 1657, produisit des vignerons, puis des chaufourniers et des faïenciers aux XVIIe et XVIIIe siècles. Devenue francilienne en 1775 en s’établissant à Versailles, elle produisit des savants, des officiers et des ingénieurs du XIXe au XXIe siècle, parmi lesquels quatre normaliens, dont deux membres de l’Institut et dignitaires de la Légion d’honneur, et quatre polytechniciens. Elle constitua ainsi des lignées de légionnaires consécutifs comptant jusqu’à quatre générations.
Le premier légionnaire, Paul (1814 – 1897), normalien, fut professeur de lettres en lycée puis à l’université, et traducteur d’auteurs latins et grecs. Il eut trois fils légionnaires, dont les deux aînés, issus de son premier mariage, furent tous deux normaliens et hellénistes, professeurs en lycée puis à l’université, membres de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et grands officiers de la Légion d’honneur.
L’aîné, Alfred (1845 – 1923), eut un fils légionnaire à la troisième génération : Charles (1875 – 1944), centralien et ingénieur de Sup’élec.
Le cadet, Maurice (1846 – 1935), doyen honoraire du Collège de France, présida l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Son fils Paul (1874 – 1937), fut colonel de tirailleurs et officier de la Légion d’honneur. Il eut un fils, Jean-Marie (1907 – 1952), père de trois enfants : Maurice (1935 – 2009), père d’une fille ; Brigitte Buhler (1936) ; Marie-Paule (1941) ; Alain (1943).
Le benjamin, issu du second mariage de Paul, fut Étienne (1859 – 1942), polytechnicien, colonel du génie et officier de la Légion d’honneur, qui eut lui-même trois fils légionnaires à la troisième génération.
Jean (1891 – 1976), ancien élève de l’École navale, fut capitaine de vaisseau et commandeur de la Légion d’honneur. Il eut cinq enfants : Jean (1920 – 2002), ingénieur, dont postérité ; Hélène (1921 – 2012), ingénieur ; Marguerite (1922 – 1997) ; Henri (1925 – 2009), normalien et ingénieur, dont postérité ; notre confrère Pierre Croiset (1930 ; AHH 519), ingénieur.
Son jumeau, Maurice (1891 – 1914), polytechnicien, sous-lieutenant d’artillerie, mourut pour la France et fut nommé chevalier de la Légion d’honneur.
Leur puîné, Pierre (1894 – 1940), polytechnicien, sous-directeur aux aciéries de la marine et chevalier de la Légion d’honneur, eut cinq enfants : Jacques (1922 – 1958), capitaine de tirailleurs sénégalais mort pour la France en Algérie, chevalier de la Légion d’honneur, père de sept enfants ; Maurice (1924 – 2013), polytechnicien, ingénieur au Centre scientifique et technique du bâtiment, père de trois enfants ; Michel (1925 – 2017), entrepreneur en bâtiment, père de trois enfants ; François (1928 – 1981), inspecteur d’assurance, père de trois enfants ; Marie-Noëlle Pasquier (1934), professeur d’anglais, dont postérité.
Bulletin de l’AHH, n° 64, 2023.