Dévouée au service de l’État depuis la fin du XVIIIe siècle, et bien que d’origine normande, la famille Le Masson a suivi les affectations de ses membres, s’implantant durablement ici ou là, selon les alliances nouées à l’occasion des mariages de ses descendants.
Louis Le Masson (1701 – 1767), né à Saint-Pierre-de-Sommaire, a eu huit enfants.
Louis Le Masson (1743 – 1829), né à La Vieille-Lyre (Eure), marié et veuf cinq fois, est à l’origine de l’ascension de la famille. Ayant effectué de brillantes études à l’École des ponts et chaussée, rue de la Perle à Paris, il a notamment peint un panorama de Rome dont le roi Louis XVI voulait faire une copie sur une des rotondes de la laiterie de Rambouillet ; c’était en 1787… Nommé ingénieur ordinaire, puis inspecteur des ponts et chaussées à Versailles, il fut attaché à l’éducation des princes, les ducs d’Angoulême et de Berry.
Anobli par Louis XVIII et nommé écuyer, lui, ses enfants et petits-enfants peuvent porter ces armes : « coupé, au premier d’azur à deux tiges de lis posées en sautoir d’argent grainées d’or, au second de gueules au chevron d’or accompagné de trois étoiles d’argent ; l’écu timbré d’un casque taré de profil, orné de deux lambrequins ».
Première génération
Charles Théodose Le Masson (1789 – 1856), né à Versailles, décédé à Vaudrevange (Sarre). Fils aîné de Louis, épouse Amélie Saglio en 1819 : quatre enfants, parmi lesquels Amélie-Victoire épousera en 1842 Alfred Villeroy (famille Villeroy de Galhau), dont la sœur Octavie épousera Eugène von Boch la même année.
École polytechnique en 1807, puis École des ponts et chaussées. Après un bref passage a Nice en 1812, il est affecté à Haguenau en 1814. Il fera ensuite carrière au service des chemins de fer, chargé de l’inspection des lignes de l’Est. Ingénieur en chef à Metz sous Louis-Philippe, puis inspecteur divisionnaire et enfin inspecteur général. Il a été élu, le 1er août 1846, député du 3e collège du Bas-Rhin (Haguenau). Il a été président de l’Académie de Metz. Officier de la Légion d’honneur.
Deuxième génération
Charles Louis Le Masson (1820 – 1883), né à Strasbourg, décédé à Versailles. Fils aîné de Charles-Théodose, épouse en 1860 Laure Marine Françoise Rolland, descendante des Perier (château de Vizille). Cette alliance est à l’origine de l’implantation des Le Masson en Dauphiné (propriété du Bachais à Meylan, puis Les Eymes à Saint-Nazaire-les-Eymes).
École polytechnique en 1839, puis École d’application de l’artillerie et du génie, Algérie de 1844 à 1851, Campagne d’Italie de mai à juillet 1859, Algérie de nouveau jusqu’en 1862. Commandant de la division du génie de la garde impériale, puis Algérie de 1866 à 1869. Colonel de l’armée du Rhin en juillet 1870, il est fait prisonnier à Metz en octobre. Affecté à Toulon après sa libération en 1871, il est promu général en 1875. Gouverneur de Grenoble en juin 1878, il termine sa carrière comme général de division, inspecteur de divers arrondissements du génie, avant d’être admis en 2e section en juin 1882. Commandeur de la Légion d’honneur.
Troisième génération
Georges Robert Le Masson (1866 – 1951, né à Versailles, décédé à Jovyac, Ardèche). Fils aîné de Charles, frère de Bernard Le Masson (École polytechnique, officier d’artillerie de montagne, officier de la Légion d’honneur, président de l’Académie delphinale en 1929), épouse en 1900 à Roquemaure (Gard) Agnès de Talode du Grail, fille de Joseph du Grail et de Thérèse de Lafarge.
École spéciale militaire de Saint-Cyr (1888 – 1890), École de cavalerie à Saumur. Carrière en France : Tarascon, Marseille, Valence, Montpellier, Béziers. Passé dans la réserve en 1912. Chevalier de la Légion d’honneur (1911).
Quatrième génération
François Le Masson (1908 – 1981), né à Montpellier, décédé à Paris. Fils cadet de Robert, frère de Claudette de Gaillard, de Bruno (SJ) et de Louis (Saint-Cyr 1932-1934, promotion Bournazel, officier de la Légion d’honneur). Épouse France Clément-Grandcourt en 1945 (fille du général Abel Clément-Grandcourt, grand officier de la Légion d’honneur), décédée en 1951. Trois enfants. Remarié avec Marie-Antoinette de Chalambert en 1958, dont il aura une fille.
École spéciale militaire de Saint-Cyr (1928-1930, promotion Foch). Directeur de l’instruction à l’École de cavalerie à Saumur de 1949 à 1955, chef de corps du 16e dragons à Aïn-Beïda (1955-1957), promu général en 1959, commandant de l’aviation légère de l’armée de terre (ALAT) (1959-1961), dernier commandant du corps d’armée d’Alger (1962-1963). Général de division, IHEDN, commandeur de la Légion d’honneur (1959),croix de guerre 1939-1945 avec palmes, Silver Star, Palmes académiques, hospitalier de Notre-Dame de Lourdes.
Cinquième génération
Ludovic Le Masson, né en 1946 à Baden-Baden (RFA). Fils aîné de François. Épouse Dominique Loustau en 1979, dont Guillaume, France et Aude. Colonel (er) (École militaire interarmes, 1968-1969 ; École de cavalerie ; École supérieure de guerre, 99e promotion), AHH 604, officier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite.
Bulletin de l’AHH, n° 45, novembre 2003.