De Turckheim

On rencontre déjà à Strasbourg la famille Durckheim, devenu Turckheim, en 1459. Leur noblesse ancienne est confirmée par lettres patentes de 1552 sous Charles Quint.

Jean de Turckheim, qui a un fils Jean IV, est nommé baron du Saint-Empire à titre héréditaire en 1782.

Son fils Bernard Frédéric (1752 – 1831) est maire de Strasbourg en 1792, président de l’Église luthérienne d’Alsace en 1826, et officier de la Légion d’honneur ; il a trois enfants de sexe masculin :

  1. Frédéric de Turckheim (1780 – 1850) : député, maire de Strasbourg, officier de la Légion d’honneur ;
  2. Frédéric Guillaume de Turckheim (1785 – 1831) : lieutenant-colonel de cavalerie, aide de camp du général Rapp en Russie (1808), décoré de la Légion d’honneur par Napoléon à Moscou, puis officier de la Légion d’honneur. En 1818, il épouse Amélie de Dietrich.
  3. Frédéric Henri de Turckheim (1789 – 1849) : lieutenant-colonel et officier de la Légion d’honneur ; c’est, en quelque sorte, l’aïeul dont descend notre arrière petit-fils. Il eut un fils : Frédéric Édouard.

Frédéric Édouard de Turckheim (1829 – 1909) : École navale de Brest, officier à la bataille de Sébastopol sous le commandement de l’amiral Bruat en 1855 (débarquement à Tananrod en mer d’Azov). Chevalier de la Légion d’honneur en 1860, par l’impératrice Eugénie. En 1870, il est maître des forges chez les Dietrich à Niederbronn-les-Bains, et cofondateur de l’École alsacienne à Paris. Il envoya ses fils, Adrien et Eugène, en France pour leurs études et pour les soustraire au service militaire allemand. Ses fils furent les créateurs de la Société lorraine Dietrich à Lunéville. Il a quatre enfants de son premier mariage et sept du second, dont Albert Bernard Édouard (1885 – 1969), qui épousa Véréna Schlumberger. Il se maria donc en seconde noce avec Frida de Dietrich, cousine de sa première femme.

Albert Bernard Édouard, a été officier allemand pendant la guerre de 1914-1918, et membre du 2e bureau français (renseignements dans la préparation de Verdun en 1916). Après la guerre, il reconstruit les filatures Schlumberger, détruites en 1915 ; et obtient un contrat avec Michelin (1922 – 1962). Il fut le premier filateur français des fibres artificielles en 1935 (« fil France »), et devint après la guerre celui de toutes les fibres synthétiques pilotes, nylon, rhovyl, tergal et autres fibres étrangères. Médaille grand or du travail et médaille Chardonnet, attribué uniquement au personnel des fabricants de fibres. Chevalier de la Légion d’honneur.

Gérard de Turckheim (1923) (AHH 680). Réfugié à Nîmes avec ses parents en 1940. Chantiers de jeunesse (8 juin à octobre 1943). Maquis et Résistance des Bauges, puis 1er Bataillon de Savoie (d’octobre 1943 à septembre 1944), avec la libération de Modane par le glacier de la Vanoise. Engagé volontaire dans l’artillerie coloniale avec campagne d’Alsace et d’Allemagne (fin octobre 1944). Licencié en droit et École supérieure de commerce de Strasbourg. Pendant les études, École d’artillerie d’Idar Oberstein. Il reprend les responsabilités de son père, dans le textile, à Guebwiller. Président du Syndicat cotonnier d’Alsace, pendant dix ans, et membre du conseil national de 1970 à 1980. Président des Filateurs français de fibres artificielles et synthétiques (1970 – 1980), et à ce titre, créateur en 1980, de l’exposition nationale de la filature « Expofil », qui existe toujours. Membre de la chambre de commerce à Colmar. Vingt-deux ans en tant que juge consulaire au tribunal de commerce de Colmar. Chevalier de la Légion d’honneur, médaille de la France libérée. Combattant volontaire de la Résistance et engagé volontaire pour la guerre de 1939-1945. Cinquième légionnaire.

À noter que deux de ses frères sont chevaliers de la Légion d’honneur :

  • Éric (1910 – 1940), mort pour la France ;
  • Emmanuel (1912 – 1980), colonel d’artillerie.

Deux cent cinquante membres de la famille de Turckheim sont éparpillés à travers le monde.

Bulletin de l’AHH, n° 47, novembre 2004.