De Rendinger

Cité à Strasbourg dès 1244 avec Henri de Rentingen, chevalier sénateur, ce nom vient de la seigneurie de Rentgen près Luxembourg. Une branche fixée en Basse-Alsace et notamment à Strasbourg possède des fiefs à Westhoffen, et au milieu du xve siècle le château de Shirmeck. La filiation sur titres ne commence qu’en 1435 avec Guillaume, investi de la seigneurie de L’Elmersfort (Westhoffen). De son fils Georges sont issues une branche aînée éteinte avec Melchior en 1566 et une branche cadette survivante avec Balthazard, passé au service de la France comme arbalétrier des ordonnances du roi. Sa descendance ne revient en Alsace qu’avec les armées du roi dans la seconde moitié du xviiie siècle.

Guillaume IV fut mousquetaire à cheval au régiment des gardes du roi et obtint un congé absolu en 1641 au siège d’Aire-sur-la-Lys qui atteste de ses 8 blessures au service du roi. Sa femme, Marguerite Fouquesolles, fit dresser devant notaires la généalogie sur titres des seigneurs de Lancreau et de la Poittevinière, descendants de Balthazard, et la fit enregistrer et insinuer en 1646 pour la défense des droits de leurs quatre enfants. L’aîné de ceux-ci (Guillaume V) dut mourir jeune ; les trois autres sont gardes de Monsieur frère du roi en 1672. Jean meurt en juillet 1675 à la bataille de Salzbach. Michel est sans alliance. Jacques (1652 – 1727), passé au service du margrave de Bade-Bade, fut bailli de Dundenheim en 1700. Qualifié Herr, il décède au cours d’un voyage en France. Après lui, Jean-Jacques est bailli à Ichenheim en 1747 et Jean-Michel († 1747), bailli du margrave de Bade à Heilligenzell, épousa en 1727 Marie-Madeleine Benz, issue en ligne directe des Kriegelstein de Wandelbourg, qui transmet le titre de baron du Saint-Empire accordé en 1598 à Martin Kriegelstein, transmissible héréditairement à tous ses descendants mâles et femelles (parmi lesquels aussi le préfet Haussmann). Des fils de Jean-Michel, Jean-Baptiste (1738) est officier des chasses, sans alliance, et François-Joseph (1745) est conseiller d’Achern. Son fils cadet, François-Joseph, lieutenant de cavalerie au service du grand-duc de Bade, fut tué à l’ennemi à Iéna en 1806 (sans alliance).

L’aîné, François-Ignace (1775 – 1847), porta le titre de baron, équivalent des qualifications de Herr ou Junker en vertu de l’édit de Compiègne du 6 août 1773, et reçut en 1820 des lettres patentes de naturalisation le restituant dans tous ses droits et privilèges. Brasseur, il introduisit la culture du houblon en Alsace, comme le reconnut en 1846 un brevet de l’Académie royale d’agriculture. Il était chevalier de la Légion d’honneur. Parmi ses enfants, les puînés furent Joseph (1809 – 1875), aïeul de Jean, maréchal des logis de dragons tué à l’ennemi en 1915 et dernier rejeton de sa branche, et Louis, né en 1810.

L’aîné et successeur de son père, François-Ignace, baron de Rendinger (1804 – 1848), industriel, eut lui-même pour successeur Émile, industriel, dont François († 1932) et Charles (artiste-peintre, sans postérité). Il eut aussi François-Ignace, baron de Rendinger (1837 – 1904), polytechnicien, commandeur de la Légion d’honneur, de l’ordre royal de l’Épée de Suède, etc. Gouverneur d’Alger, il finit sa carrière comme inspecteur général des côtes. Parmi ses enfants mâles, nous trouvons : Léon-Émile (1876 – 1935), capitaine d’artillerie, chevalier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1914-1918, Jean-Robert, baron de Rendinger (1881 – 1958), général de division, grand-officier de la Légion d’honneur, grand officier et commandeur de plusieurs ordres étrangers, qui dirigea la division Cochinchine-Cambodge, et Henri-Marie (1883 – 1944), colonel d’infanterie breveté d’état-major, commandeur de la Légion d’honneur, mort pour la France au camp d’extermination de Neuengamme, sans postérité.

De Jean-Robert est issu notre confrère Christian, baron de Rendinger (1914 – 1995), colonel d’infanterie de marine, officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1939-1945, chevalier du Saint-Sépulcre, maire-adjoint de Strasbourg, secrétaire général et conseiller héraldique puis président d’honneur de l’AHH. Il eut de sa première épouse François, baron de Rendinger (1940 – 2001), chevalier du Mérite de l’ordre de Malte (dont notre confrère Guillaume, baron de Rendinger [1974], chevalier du Saint-Sépulcre et administrateur de l’AHH), et Armand-Victor (1944), chevalier de la Légion d’honneur (4e génération), marié à Christine, aussi chevalier de la Légion d’honneur (dont François-Cyrille et Alexis). De sa seconde épouse, qui fut aussi administratrice de l’AHH, il eut un seul enfant : Patrice (1947, dont Florent [†] et Hervé).

Armes

Coupé, au premier de sable au lion passant d’or armé et lampassé de gueules, au second d’or plain. Devise : potius mori, « plutôt mourir ».

Bulletin de l’AHH, n° 54, 2012.

Notice de 1982

Sortie du patriciat de Strasbourg où elle est citée dès 1244, cette famille prouve sa filiation depuis Guillaume de Rentingen qui fit l’aveu de son fief du Rendinger-Dinghoff le 13 mars 1435.

Balthazar de Rendingen, son petit-fils, prit du service dans les ordonnances du roi de France et fit en 1511 l’aveu du fief de Lancreau, qui resta dans sa descendance jusqu’à Guillaume de Rendinger, mousquetaire du roi, dix fois blessé. Gardes de Monsieur, deux de ses fils passèrent au service du margrave de Bade en 1672.

Cette famille, qui a produit notamment deux généraux de division et sept membres de la Légion d’honneur, n’est plus représentée que par Christian de Rendinger, colonel honoraire des troupes de marine, maire-adjoint de Strasbourg, secrétaire général de l’A.H.H., ses quatre enfants, tous membres de notre association, et ses quatorze petits-enfants.

François, l’aîné, est directeur des ventes et de la distribution « France » des brasseries Kronenbourg.

Florence (Mme Jean-Luc Goupil de Bouillé) organise des séminaires au château des Réaux (XVe siècle) en Touraine, qu’elle a hérité de sa grand-mère.

Armand-Victor est directeur-associé d’Arthur Andersen (cabinet-conseil en organisation et gestion).

Patrice, architecte D.P.L.G., est établi à son compte à La Réole (Gironde).

Armes

Coupé de sable au lion passant d’or armé et lampassé de gueules et d’or plain.

Bulletin de l’AHH, 1982.