3 décembre 1805
Le lendemain de la bataille des Trois-Empereurs, Napoléon va coucher au château d'Austerlitz. Des fenêtres, il peut voir le dos du plateau du Pratzen, où fut scellée sa victoire. C'est là, sur une table qui existe toujours, que Méneval, son secrétaire particulier, écrit sous sa dictée la célèbre proclamation datée du petit bourg d'Austerlitz.
Ce même mardi 3 décembre, Napoléon écrit à Joséphine : « je suis un peu fatigué, j'ai bivouaqué 8 jours en plein air par des nuits assez fraîches ».
Le 4 décembre, à 15 kilomètres d'Austerlitz, à « son bivouac », il reçoit l'empereur d'Autriche devant la masse impressionnante de la Garde immobile, l'arme au pied et dans le plus grand silence. Après l'entretien, Napoléon monte à cheval et lance à son état-major : « Messieurs, nous retournons vers Paris, la paix est faite ».
Un siècle plus tard, Edmond Rostand rappelle dans sa pièce cet événement lorsque l'Aiglon décrit avec fièvre la campagne de 1805 à son précepteur sidéré. Le duc de Reichstadt termine sa célèbre tirade par :
L'armée est une mer ; il attend le soleil ;
Il le voit se lever du haut d'un promontoire ;
Et d'un sourire, il met ce soleil dans l'histoire !
La campagne finie !
Des cadavres flottant sur les glaçons d'un lac
Mon grand-père venant voir mon père au bivouac !…
Et mon père accordant la paix à mon grand-père !Acte Ier, scène XII.