Les 16 et 17 juin 1923, François Blanchy, 37 ans, remportait le championnat de France en simple et double messieurs. Soixante ans plus tard à Roland-Garros, le 5 juin 1983, Yannick Noah lui succédait par sa victoire face à Mats Wilander en trois sets (6-2, 7-5, 7-6).
François Blanchy est né le 12 décembre 1886 à Bordeaux. Il est le fils de Charles, comte Blanchy, gérant de la maison de commerce de vins Blanchy frères et compagnie, et d’Henriette de Georges de Bargeton-Verclause. François Blanchy était l’oncle maternel de notre grand-mère, Mme Maurice Jourdier, née Thérèse Chavane, décédée le 19 juillet 2023.
Le destin de François Blanchy s’entrelace avec celui de la Villa Primrose à Bordeaux. Cercle prestigieux, lieu d’excellence sportive où se côtoient les meilleurs joueurs français et étrangers, c’est sur ses courts en terre battue que ce champion de l’époque « pré-mousquetaires » s’adonne à son sport favori. En 1910, il est finaliste du championnat de France. Dix ans plus tard, aux Jeux olympiques d’Anvers, il s’incline face à Max Decugis lors la demi-finale en double messieurs. François Blanchy devient ainsi un joueur français de rang international et porte, dès lors, les anneaux olympiques au revers de sa veste blanche bordée de tricolore.
En 1923, il y a cent ans, François Blanchy est titré champion de France par sa victoire face à Max Decugis en quatre sets (1-6, 6-2, 6-0, 6-2). Le lendemain, aux côtés de Jean Samazeuilh, il remporte le tournoi en double messieurs face à René Lacoste et Henri Cochet en cinq sets (6-8, 6-1, 6-4, 3-6, 6-3). La même année, il participe à la coupe Davis, où il joue cinq matchs et en remporte trois.
Au bois de Boulogne, le 17 juin 1923,
François Blanchy (à gauche) et Jean Samazeuilh, vainqueurs des doubles messieurs aux championnats de France de tennis.
Photographie de presse par l’agence Rol, Gallica.
Les années suivantes, François Blanchy devient président de la ligue de Guyenne (1951), vice-président de la Fédération française de lawn-tennis, vice-président de l’Union-Club bordelais, et bien sûr, vice-président de la Villa Primrose, club qu’il appréciait tout particulièrement.
En récompense de ses performances sportives et de son dévouement, la Fédération française de lawn-tennis lui remet sa médaille de vermeil. En 1934, la médaille d’or de l’éducation physique et des sports lui est décernée. En 1952, année où s’établit la pratique de nommer dans l’Ordre des champions olympiques, François Blanchy est fait chevalier de la Légion d’honneur. Fauché par une moto, il meurt le 2 octobre 1960 à Saint-Jean-de-Luz.
Typhaine Jourdier.