Ce patronyme apparaît en 1138 en Poitou où un Stephanus Tabuteau est associé à l’histoire du château de Montmorillon. Des différentes branches qui s’établissent dans l’Ouest, une s’installe en 1610 à Châteauneuf-sur-Charente : elle est l’origine d’une lignée de notaires royaux jusqu’à la Révolution.
Jacques Tabuteau, sieur de Gademoulin, conseiller du roi, lieutenant assesseur de la prévôté de Bouteville, meurt à Châteauneuf en l’an X, laissant 18 enfants.
Jean Étienne, le 6e des 8 fils, entré au service de la marine royale à l’âge de 12 ans, la quitte dès 1792, se retirant dans sa propriété du Maine-Charles.
L’un de ses 3 fils, Louis, élève à l’École royale de la marine à Angoulême, devient en 1839 le premier légionnaire de la famille. Marié à Toulon — du port duquel il devint le directeur — avec la fille de l’amiral du Bourdieu, se distinguant pour son rôle dans l’inauguration du canal de Suez, il reçut un brevet de baronnage héréditaire conféré par l’empereur.
Edmond, l’un de ses fils, fut également officier de marine. Ayant démissionné pour raisons familiales, il s’engagea en 1914 comme capitaine d’artillerie ; très grièvement blessé aux Dardanelles, il était sous les drapeaux en même temps que ses 3 fils et fut promu officier de la Légion d’honneur.
Son fils Guillaume, qui avait suivi les cours de l’Ecole d’ingénieurs du Génie à Fontainebleau, quitte le service pour son exploitation agricole dans la Somme. En 1938, il reprend du service dans les fortifications du Nord-Est et fut fait plus tard chevalier de la Légion d’honneur.
Philippe, son fils, notre collègue, engagé dans l’armée de l’air en 1944, breveté supérieur du service du chiffre, émigra en 1952 en Australie où il s’est fixé avec sa famille. Auteur de plusieurs volumes d’histoire locale, il a été honoré d’un diplôme de la Royal Australian Historical Society et a reçu les palmes académiques.
Bulletin de l’AHH, n° 35, 1993.