Famille ardennaise depuis le XVIe siècle, le nom Denaiffe, autrefois de Naiffe, est mentionné en 1628 sur le registre des délibérations de l’administration municipale d’Yvois-Carignan. Depuis cette date, la famille est demeurée dans cette commune, où, tout au début, elle exploita des terres, puis monta un commerce de quincaillerie.
En 1810, Pierre Denaiffe y ajoute une graineterie. De tradition orale familiale, il aurait été le premier légionnaire de la famille (date non établie).
De père en fils sur quatre générations, les efforts continus de recherches et d’expansion, les dépôts de brevets et l’activité commerciale en France et à l’étranger, feront de la firme un des premiers établissements du genre. Il s’y ajoutera une ferme expérimentale et elle jouera un important rôle social dans la commune.
En 1939-1945, les aléas de la vie économique, les sinistres successifs de la guerre jusqu’à sa destruction par l’aviation alliée en 1944, entraîneront la fermeture définitive de la firme. Lui succédera un « Laboratoire national de semences », créé par Henri-Louis Denaiffe, après son retour de déportation, en accord avec l’Institut national de la recherche agronomique et les principaux intéressés. Le protocole élaboré et adopté alors au plan international est toujours en vigueur.
C’est aussi de père en fils que la famille sera décorée pour couronner les activités professionnelles et la conduite exemplaire pendant les guerres :
- Clément Denaiffe, fils de Pierre, sera chevalier de la Légion d’honneur en 1898 et chevalier du Mérite agricole en 1894 ;
- Henri Denaiffe est officier de la Légion d’honneur en 1930 et officier du Mérite agricole en 1911. Sa femme Louise Dewé-Denaiffe recevra la médaille de la reconnaissance française en 1918, après avoir été déportée au camp de représailles de Holzminden en 1917 (matricule 21 824) ;
- Maurice Denaiffe est chevalier de la Légion d’honneur en 1934 et officier du Mérite agricole en 1930 ;
- Enfin, Henri-Louis Denaiffe, notre collègue, médaillé militaire, croix de guerre, agent du réseau de Ceux de la Résistance, agent de la France combattante n° 2 662, croix du combattant volontaire de la Résistance, sera chevalier de la Légion d’honneur en 1983.
Bulletin de l’AHH, n° 37, 1995.