Cette famille champenoise agricole établit sa filiation depuis 1600 dans le Multien, où elle produisit un maire du Plessis-Placy (Seine-et-Marne) et député du tiers état du bailliage de Crépy-en-Valois aux États généraux, puis plusieurs officiers, peintres et un magistrat depuis le xixe siècle. Charles-Constance (1781 – 1858) entra au service de l’État et s’installa en 1801 à Decize (Nièvre), où lui naquirent deux fils légionnaires.
Le cadet, Hector (1823 – 1890), peintre orientaliste et ami de Courbet, était diplômé de l’institut des Beaux-arts de Paris. Élu maire de Cercy-la-Tour (Nièvre), il fut quelque temps conseiller départemental du canton de Fours. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1870. Ses œuvres La Mare du village, Les Nénuphars et Les Grenouilles ont été acquises par l’État et sont conservées au musée d’Orsay à Paris.
L’aîné, Adolphe (1814 – 1897), fut le premier de deux lignées de trois polytechniciens consécutifs attachés au service de l’État, légionnaires à titre militaire. Lui-même polytechnicien (1832) et officier du génie, il fit l’essentiel de sa carrière en Algérie et atteignit le grade de général de brigade en 1870. Orientaliste et arabisant, il consacra une part importante de son activité à l’étude de la langue, des mœurs et des institutions kabyles et touaregs. Il publia des essais de grammaires kabyle et tamachek et avec M. Letourneux un ouvrage sur la Kabylie et les coutumes kabyles. En 1873, il fut élu membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il avait été promu commandeur de la Légion d’honneur en 1869. Il eut deux fils, tous deux légionnaires.
Le cadet, Jean (1869 – 1939), saint-cyrien (1892), était chef de bataillon d’infanterie. Historien collaborant à La Revue historique puis à La Revue des études historiques, il publia plusieurs ouvrages sur l’époque napoléonienne et fut nommé en 1919 au cabinet du président du Conseil Georges Clemenceau. Il était officier de la Légion d’honneur. Son fils, écrivain qui avait épousé en secondes noces la comédienne Alice Sapritch, le rendit, par son premier mariage, grand-père de Claude (1939), magistrat, ancien directeur de l’École nationale de la magistrature et juge au tribunal international de La Haye, et officier de la Légion d’honneur.
Le fils aîné d’Adolphe, Maurice (1856 – 1923), suivit son père en entrant à l’École polytechnique (1876), en faisant carrière dans le génie, notamment en Algérie, et en atteignant les grades de général de brigade dans l’armée et de commandeur dans la Légion d’honneur. Gouverneur d’Alger en 1914, grièvement blessé en 1917, il mourut des blessures reçues en service. Il avait épousé la fille d’un autre général de brigade du génie et commandeur de la Légion d’honneur, et en eut deux fils, tous deux légionnaires à la troisième génération.
L’aîné, Pierre (1888 – 1974), polytechnicien (1908), officier du génie, atteignit les grades de général de division dans l’armée et de commandeur dans la Légion d’honneur, puis devint président de la Chambre syndicale des propriétés immobilières de la ville de Paris. De la fille d’un polytechnicien, il n’eut qu’un fils mort en bas âge.
Le cadet, André (1892 – 1980), polytechnicien (1913), officier d’artillerie, fut ingénieur en chef des fabrications d’armement, puis chef d’entreprises, et officier de la Légion d’honneur. De son épouse née Crépey, fille d’un polytechnicien général de brigade issu d’une famille d’officiers polytechniciens et légionnaires, il eut cinq fils : Michel (1920 – 2005), père d’une fille ; Henri (1922 – 2014), directeur des établissements Pradier-Gillet, père de cinq enfants ; Jacques (1923 – 1979), célibataire ; François (1924 – 2002), père de trois enfants, parmi lesquels Jean (1957 ; AHH 826) ; et Pierre (1930 – 2013), père de six enfants.