« Le fondateur de cette dynastie de techniciens, Abraham-Louis Breguet, a été l’un des plus prestigieux horlogers d’une époque qui a compté les plus brillants artistes de l’histoire de l’horlogerie. » Ainsi débute une notice consacrée aux hommes de cette famille exemplaire dans sa fidélité aux disciplines traditionnelles, entièrement orientée sur la recherche scientifique. Pour qui le nom de Breguet, qui brille d’un incomparable éclat dans l’histoire de l’aviation, n’est-il pas évocateur de l’épopée des ailes françaises ? Il est caractéristique que les vertus de l’horloger de Marie-Antoinette, de Wellington et du tsar Alexandre Ier aient guidé ses descendants dans leur goût et leur souci de l’œuvre amoureusement conduite.
À chaque génération, depuis deux siècles, on trouve un Breguet à la pointe de la découverte. Abraham-Louis (1747 – 1823) avait jeté les prémisses du télégraphe optique. Son petit-fils, Louis-François (1803 – 1883) poursuivit ses travaux et fut le principal créateur, en France, des moyens de télégraphie électrique. Antoine Breguet marchait sur les traces de ses prédécesseurs et avait donné des preuves d’un génie précoce lors qu’il fut enlevé prématurément à 31 ans. Il était déjà chevalier de la Légion d’honneur. Louis Breguet, son fils, a porté au pinacle la renommée de sa famille avec la société de construction d’avions qui porte son nom. Les avions qu’il construisit pendant la guerre de 1914-1918 eurent une part considérable dans la victoire. Avec son frère Jacques, il construisit en 1907 le premier hélicoptère ayant enlevé son pilote.
François Breguet, ingénieur civil des mines, colonel honoraire, officier de la Légion d’honneur à titre militaire, notre collègue, poursuit la tradition familiale au service de la Nation avec ses deux fils, l’un énarque, l’autre capitaine d’aviation.
Bulletin de l’AHH, n° 28, 1986.