Pierre Ier de Clercq naquit vers 1480 en Flandre, d’où sont originaires les Clercq. Ils ont des responsabilités locales ou régionales : 1er échevin de la ville de Gand, haut échevin de la châtellenie de Courtray, commissaire royal pour le renouvellement des lois des villes et châtellenies des Flandres ; ils sont seigneurs d’Hurtebise et de Walhugge, chevaliers héréditaires du Saint-Empire.
Au début du XVIIIe siècle, Henri de Clercq, né en 1673, s’établit à Rouen.
Son petit-fils Emmanuel François Robert (1757 – 1827), après un séjour de treize ans en Allemagne comme conseiller en droit maritime et commercial, fut nommé conseiller au Conseil impérial des prises (1811), Les mérites qu’il s’était acquis vis-à-vis de l’État ainsi que les services rendus à ses compatriotes émigrés à Hambourg et Altona furent récompensés par la croix de chevalier de la Légion d’honneur (24 janvier 1816).
Louis (1801 – 1861), son fils aîné, fit carrière aux Affaires étrangères. Il prit part à la commission de démarcation du Rhin (1840), à la commission de liquidation des indemnités mexicaines (1851), fut commissaire du gouvernement au Conseil des prises (1854). Il reçut la rosette d’officier de la Légion d’honneur en 1854.
Alexandre (1813 – 1885), son frère cadet, fit également carrière aux Affaires étrangères. Il prit part aux négociations des traités de commerce avec la Sardaigne, la Toscane, la Belgique, la Grande-Bretagne (1860), la Prusse (1862), et fut nommé membre du Conseil des prises. En 1871, il prit une part très importante aux négociations avec l’Allemagne, clôturées par le traité de Francfort : c’est grâce à son obstination que la France conserva Belfort. Il fut récompensé par son élévation à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur en 1873. Il est l’auteur d’un Formulaire des chancelleries diplomatiques et consulaires, et d’un Recueil des traités de la France (1713 à 1885) en 23 volumes.
Son fils, Jules de Clercq (1855 – 1949), fit lui aussi carrière comme consul. Il termina ministre plénipotentiaire à La Havane, officier de la Légion d’honneur (1901). Il acheva le Recueil des traités de la France commencé par son père.
Son second fils, André (1887 – 1939), entra à Saint-Cyr en 1908 ; sorti dans la cavalerie, il fut nommé capitaine en 1917 et chevalier de la Légion d’honneur en 1929. Il mourut prématurément d’une chute de cheval en 1939 alors qu’il était chef d’escadrons au 5e chasseurs d’Afrique.
Son fils aîné, Geoffroy de Clercq, notre collègue, né en 1921, entra à Saint-Cyr en 1942. Déporté pour faits de résistance à Buchenwald en 1943, il s’échappe de la colonne d’évacuation de son camp en avril 1945 ; repris, il est fusillé sur le bord de la route et laissé pour mort. Après deux séjours en Indochine, où il fut blessé et cité, puis en A.F.N., il quitte l’armée comme lieutenant-colonel et termine sa carrière à la direction financière de la BNP, puis à l’INSEE. Commandeur de la Légion d’honneur en 1982, il se consacre à des associations d’anciens combattants et à la restauration de la demeure familiale.
Les Clercq portent d’argent à l’écusson en abîme de gueules chargé d’une bande d’or et accompagné en chef de trois merlettes de sable rangées en fasce ; pour cimier, une merlette de l’écu de sable entre un vol à dextre d’or et à senestre de sable.
Bulletin de l’AHH, n° 32, 1990.