Les Archives nationales ont présenté fin 2022 et début 2023 une exposition intitulée « “Face aux épidémies, De la peste noire à nos jours”, qui retrace l’impact des grandes épidémies sur la société française, et l’évolution des politiques de santé. Elle souligne les liens forts entre phénomène épidémique et questions sociales, économiques, culturelles, voire morales à travers les réactions des sociétés. » Confrontés à ces débats depuis 2020 au sujet de la covid-19, nous avons trouvé opportun d’en scruter les précédents historiques au fil de cette exposition dont la préparation de l’exposition remonte à 2018, bien avant la pandémie, afin d’approfondir et d’enrichir nos réponses actuelles.
Un premier constat frappant est que se succèdent généralement une phase où on « endure » le fléau, avant d’en comprendre la cause et le mécanisme, ce qui permet ensuite de le « contrer » plus ou moins efficacement. Un deuxième est que la première phase permet une profusion d’interprétations occultes ou complotistes auxquelles la seconde phase ne peut mettre un terme. Enfin, nous avons tous pu constater la spectaculaire accélération de la fourniture de traitements préventifs et curatifs par la science à mesure que son expérience s’enrichit.
Nous avons prolongé notre visite par celle des autres salles de l’hôtel de Soubise récemment restaurées et ouvertes au public. La photographie ci-contre a été prise dans le salon ovale de la princesse de Soubise. La table autour de laquelle nous nous attardons est celle sur laquelle Maximilien Robespierre passa la nuit du 9 thermidor an II, blessé à la mâchoire dans le feu des actions de la journée, avant d’être guillotiné le lendemain. Ce souvenir nous rappelait que notre visite tombait le 21 janvier 2023, jour du 230e anniversaire de la mort de Louis XVI, sous le même couperet, dix-huit mois plus tôt…
Pierre Jaillard.