Malliart

Cette famille, fixée en Picardie au début du XVIIe siècle, à Liez puis à Beautor (Aisne), a donné trois officiers légionnaires consécutifs au service militaire et civil de l’État.

Paul-Aimé (1829 – 1894, chevalier de la Légion d’honneur, premier à choisir la carrière militaire, s’engagea en 1850 dans l’armée d’Afrique comme artilleur. Il prit part en 1854 à la campagne de Crimée (siège de Sébastopol) et en 1859 à celle d’Italie ; blessé à Solferino, il reçut la médaille militaire et la médaille d’Italie. Lieutenant aux 10e puis 16e d’artillerie, capitaine en 1870, directeur-adjoint de l’École centrale de pyrotechnie militaire de Bourges, membre de la commission d’expériences pour le canon de 7, il fut blessé accidentellement en 1871. Capitaine commandant la 1re compagnie d’artificiers en 1873, puis directeur-adjoint de l’École d’artillerie de La Fère, proche de sa maison de Beautor, il s’y retira comme chef d’escadron en 1882. Après la destruction de cette maison en 1870 et en 1918, la nouvelle maison de famille devint celle de son épouse, Catherine Gillet, à Condé-lès-Vouziers (actuellement Vouziers, Ardennes).

Sur les traces de son père, Paul (1877 – 1959) s’engagea dans l’artillerie en 1896 et entra en 1901 à l’École d’artillerie et du génie. Lieutenant à Laon et fin cavalier, il descendit à cheval l’escalier entre la ville haute et la gare, ce qui lui valut des arrêts suivis d’une invitation à dîner chez son supérieur, le lieutenant-colonel Foch. Capitaine en 1912, il fut grièvement blessé en 1914 à Berry-au-Bac dans une action qui lui valut sa première citation, le tableau d’honneur de L’Illustration et la Légion d’honneur. Il gagna cinq autres citations au front et termina la guerre comme chef d’escadron, officier de la Légion d’honneur. Colonel rengagé volontaire en 1939, il perdit son fils cadet, l’aspirant François Malliart, à la tête de sa section de chars aux Rues-des-Vignes en 1940 à 22 ans. Commandeur de la Légion d’honneur, il fut longtemps maire de Condé-lès-Vouziers, son village natal. Avec son épouse, Marguerite Barbier, de Brunehamel (Aisne), ils habitaient Versailles.

Jacques (1914 – 2009), administrateur civil, officier de la Légion d’honneur, est le troisième de leurs quatre enfants. Après des études de droit et de sciences politiques à Paris, élève officier de réserve à Saumur, appelé en 1938 à Casablanca, il servit comme sous-lieutenant de réserve au Maroc puis en Tunisie en 1939 et 1940. Remobilisé au Maroc en 1942, débarqué à Naples en 1943, il participa, comme lieutenant à la 17e compagnie muletière du train, à la campagne d’Italie sous le commandement du général de Montsabert jusqu’à Sienne, puis à la campagne de France et à la bataille des Vosges. Capitaine en 1945, il resta en Allemagne dans les Forces françaises d’occupation comme adjoint aux délégués des cercles de Hechingen et de Münsingen, puis comme chef de l’administration générale du Wurtemberg (1945 – 1950). Contrôleur civil au Maroc (1950 – 1957), puis administrateur civil au ministère des Armées, il occupa des postes de secrétaire général de l’Association pour le développement et la diffusion de l’information militaire, administrateur de l’Institution de gestion sociale des armées et sous-directeur de l’infrastructure de l’armée de l’air. Avec son épouse, Edwige Noé, ils habitèrent Versailles puis Chéronvilliers (Eure), et eurent cinq fils, parmi lesquels Patrice (1952 ; AHH 767), ingénieur, marié avec Laurence Frignet des Préaux (AHH 887), dont quatre filles et un fils, et Jean-Christophe (1956 – 2016), médecin, marié avec Laurence Petit, professeur, dont deux filles et deux fils.

Armes

D’argent au lion de sable armé et lampassé de gueules accompagné de trois maillets du même (armes parlantes par rapprochement du nom, anciennement écrit Maillard, puis Maillart et Mailliart, avec celui des maillets).

Bulletin de l’AHH, n° 64, 2023.