Machet de La Martinière

Famille originaire de Charroux (Vienne) où sa filiation est suivie depuis 1604. Elle y exerçait le métier de maréchal-ferrant. Elle a pour blason inscrit au « D’Hozier » : de gueules à la hache d’argent emmanchée de sable.

La première figure qui émerge est celle de Pierre Machet (1637 – 1700), qui fit inscrire son blason à l’armorial de France et exerçait la charge de fermier général de l’importante abbaye de Charroux fondée sous Charlemagne.

C’est un de ses fils, Gabriel (1674 – 1742), qui est le premier à porter le titre « sieur de La Martinière », du nom d’un domaine proche de Charroux qu’il transmettra à ses descendants. L’autre fils sera notaire et procureur.

Louis, le fils de Gabriel (1710 – 1762), prendra une charge de magistrature royale. Il avait un frère jésuite. Les trois fils de Louis seront magistrat, médecin, militaire d’où les trois branches qui suivirent.

La branche puînée, avec Charles Gabriel Machet de Gorce, gendarme de la garde du roi, donnera ensuite une lignée de propriétaires terriens qui tâtèrent parfois du droit et du barreau et participèrent systématiquement à la gestion des affaires publiques comme conseillers municipaux et comme maires.

En 1866, le mariage d’Henri et d’Elisabeth de Ligniers, issue de vieille souche chevaleresque poitevine et petite-fille d’un vice roi d’Argentine, marquera la famille d’un luxe singulier.

Alors de conviction royaliste et même légitimiste, sa fidélité religieuse (deux jésuites, deux prêtres diocésains, deux pères blancs, une religieuse dominicaine, deux religieuses du Sacré-Cœur) et la discipline par rapport aux enseignements de l’Église empêcheront la famille de basculer dans l’Action française.

La première génération « ralliée » au service de la République donnera un chartiste et un officier des haras.

Henri Machet de La Martinière (1877 – 1965), ingénieur agronome, inspecteur général des haras, officier de remonte en 1914 puis capitaine de chasseurs au front en 1916, maire de Gizay, chevalier de la Légion d’honneur, officier du Mérite agricole. De ses neuf enfants, deux filles seront religieuses enseignantes du Sacré-Cœur, une autre fille fera partie du secrétariat du général de Gaulle à la Libération. Parmi ses fils :

  • Jean, saint-cyrien, colonel d’aviation, directeur de société, croix de guerre 1939-1945, D.F.C., commandeur de la Légion d’honneur ;
  • François, de la Société des pères blancs d’Afrique, chevalier de la Légion d’honneur ;
  • Pierre, saint-cyrien, lieutenant-colonel d’infanterie jusqu’en 1947, puis carrière civile à la société Solvay, directeur de société, maire de Cornillé-les-Caves, présida à deux reprises la Fédération française de vol à voile, médaille de l’aéronautique, et de la jeunesse et des sports, chevalier de la Légion d’honneur ;
  • Dominique, ENA, inspecteur général des finances, devint directeur général des impôts en 1968, puis président successivement de plusieurs sociétés. Vice-président du conseil régional de Poitou-Charente, commandeur de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, officier du Mérite agricole.

Gérard Machet de La Martinière, A.H.H. (fils de Pierre), polytechnicien, ENA, inspecteur général des finances, a été sous-directeur au ministère des Finances, directeur général de la Société des bourses françaises. À présent directeur général du groupe AXA, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite. D’Élisabeth Carpentier de Changy, il a eu quatre fils, qui comptent dans leurs ascendants et parents proches 27 chevaliers, 8 officiers, 8 commandeurs, 1 grand officier et 4 grand-croix de la Légion d’honneur.

Bulletin de l’AHH, n° 40, décembre 1998.