Chomel de Jarnieu

Vieille famille ardéchoise, qui fait souche dans cette région autour d’Annonay dès le XIIIe siècle. La légende familiale perpétue le souvenir d’un homme d’armes, Benoît, écuyer, « venu du nord », qui, blessé devant Annonay, pansa ses blessures et… trouva le bonheur auprès de la fille du seigneur local de Varagnes.

Tous les porteurs du nom actuel sortent de Jean Chomel de Jarnieu, notaire à Annonay. Son père, Jean, avait acquis en 1644 la maison « noble et allodiale » de Jarnieu, sise à Annonay, et qui existe encore aujourd’hui. Longtemps protestante, la famille passe pour partie au catholicisme en 1715 lorsque Louis, dit le Béat, abjure dans la douleur de sa mère et… l’indifférence de son père (sic).

Le premier légionnaire est Frédéric-Guillaume Chomel, émigré avec ses parents en Allemagne en 1685 lors de la révocation de l’édit de Nantes. Il sert au régiment de grenadiers à cheval de la garde du roi de Hollande en 1797, au 2e cuirassiers en 1808, puis au 2e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale en 1810 lors de la réunion de la Hollande à la France. Campagne de Russie ; capitaine en 1813, il est décoré de la Légion d’honneur la même année lors de la campagne d’Italie (1813-1814).

Pierre Chomel de Jarnieu (1891 – 1979), colonel, officier de la Légion d’honneur, HEC en 1907, sert comme officier de chasseurs alpins durant la Grande Guerre, puis fait carrière. Citations dont 1 à l’ordre de l’armée. Il épousa Simone Daveluy, fille du très célèbre amiral René Daveluy, officier de la Légion d’honneur inventeur du périscope, fondateur de l’aéronautique navale, stratège de renom, auteur de nombreux ouvrages traduits et diffusés dans le monde entier.

Philippe, son fils, colonel, officier de la Légion d’honneur, Saint-Cyr 1941 (Charles-de-Foucault), est officier de cavalerie (régiment de la garde, régiment étranger de cavalerie, chasseurs d’Afrique) ; 4 citations dont une à l’ordre de l’armée. Il est l’auteur d’importants travaux généalogiques et historiques familiaux.

Benoît, AHH, amiral, commandeur de la Légion d’honneur en 2010, officier du mérite national, commandeur du mérite maritime et commandeur du mérite de Malte avec épées. Maintenant en 2e section, il fut directeur du personnel militaire de la marine, major général, puis inspecteur général des armées. Il a quatre enfants, trois fils [voir ci-dessous — NDLR] et une fille.

Jacques (1892 – 1988), le frère de Pierre, École navale 1911, contre-amiral en 1941, était commandeur de la Légion d’honneur après avoir commandé les Typhon, Phénix, Simoun, Vautour, Tartu et la 5e division de croiseurs, et le croiseur Foch. Six citations, dont 4 à l’ordre de l’armée de mer.

On notera par ailleurs Raymond Chomel (1897 – 1989), grand-oncle maternel de Benoît, officier d’artillerie, général de corps d’armée, grand officier de la légion d’honneur, engagé volontaire en 1915 à 17 ans ; « Charles Martel » dans la Résistance, il commandera en 1944 la 25e division d’infanterie sur le front de Saint-Nazaire.

Armes

D’or à la fasce d’azur, chargée de trois billettes d’argent.

Benoît et sa descendance portent : D’or à la fasce d’azur, chargée de trois billettes d’argent, à la champagne de gueules chargée d’une croix gironnée à cinq branches entaillées d’argent.

Bulletin de l’AHH, n° 42, décembre 2000.

Un des fils de Benoît, Romain (1985 – 2019), chef d’escadrons de chasseurs, est mort pour la France au Mali et a été nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.