Meric

Cette famille languedocienne travailla pour la marine jusqu’à la fin du xixe siècle, produisant des charpentiers de marine à Agde de la fin du xviie siècle au début du xixe, puis un armateur et un capitaine au long cours. Elle produisit ensuite au xxe siècle une lignée de trois légionnaires consécutifs à titre militaire dans l’armée de terre, qui vient de s’éteindre : les deux premiers, officiers d’infanterie, furent généraux de brigade et commandeurs de la Légion d’honneur, et le troisième colonel de l’arme blindée et cavalerie et officier de l’Ordre.

Antoine-Léon Meric (1861 – 1941), saint-cyrien (1880) et breveté d’état-major (1888), fut promu colonel en juin 1914 et participa aux batailles de la Marne et de Verdun. Nommé général de brigade en décembre 1917, il commanda jusqu’en 1918 la 48e puis la 257e brigade et enfin la 24e division d’infanterie. Il fut promu officier de la Légion d’honneur en 1915 et commandeur en 1920. Marié avec Séraphine Grau, il eut deux fils légionnaires.

L’aîné, René Meric (1895 – 1952), polytechnicien, fut grièvement blessé en 1916 et mit ses compétences au service d’activités civiles. Directeur des usines de constructions métalliques Saint-Sauveur à Arras, il fut maire en 1944 et 1945 et président de la chambre de commerce et d’industrie de 1947 à 1952. Il était officier de la Légion d’honneur.

Le puîné, Édouard Meric (1901 – 1973), saint-cyrien (1921), servit au Maroc de 1925 à la Seconde Guerre mondiale, dans les zouaves, les tirailleurs, les affaires indigènes, les goums et enfin les tabors. Il conduisit ceux-ci avec succès aux combats de 1943 et 1944 en Tunisie, en Corse, à Elbe, en Provence et dans les Vosges, et fut nommé compagnon de la Libération. Après la guerre, il poursuivit l’essentiel de sa carrière au Maroc et en Tunisie, hormis deux séjours en Indochine et ses dernières années d’activité en Allemagne, jusqu’en 1959. Il fut notamment directeur des affaires politiques en Tunisie, puis directeur général de l’intérieur au Maroc, fonctions dans lesquelles il assura la transition des deux protectorats vers l’indépendance. Il fonda en 1963 la revue Maghreb-Machrek, qu’il alimenta de son expérience et de ses réflexions jusqu’à sa mort.

Édouard Meric était depuis 1948 commandeur de la Légion d’honneur, comme son ancienne épouse, Marie-Madeleine Fourcade née Bridou (1909 – 1989). Mariés en 1928, ils eurent deux enfants avant de se séparer au milieu des années 1930 et de divorcer en 1947. Rentrée en métropole après leur séparation, elle y dirigea le réseau de résistance Alliance, avant de se remarier en 1947 avec le résistant de l’extérieur Hubert Fourcade.

Le fils de son premier mariage était notre confrère Christian Meric (1929 – 2016 ; AHH 524), colonel de l’arme blindée et cavalerie. Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs, croix de la valeur militaire, il avait été promu officier de la Légion d’honneur en 1980, puis avait été conseiller militaire aux conférences sur la sécurité et la coopération en Europe de Stockholm et de Vienne. Il n’a pas eu d’enfant de son épouse, née Roselyne de Lesquen du Plessis-Casso, sœur de notre ancien confrère Yves de Lesquen du Plessis-Casso (AHH 439).

 

Bulletin de l’AHH, n° 58, 2017.