Clouët des Pesruches

Cette famille normande de Digny (Eure-et-Loir) est originaire du Perche. De haute bourgeoisie, elle produisit des militaires du xviie au xxe siècle. La famille se sépara en 1774 en deux branches : des Pesruches et d’Orval. La première, qui porte le nom du lieudit des Perruches à Digny, compte plusieurs légionnaires, parmi lesquels deux maires (de Lambersart et de Camembert), deux généraux et un compagnon de la Libération, constituant des lignées comptant jusqu’à quatre générations.

La famille descend du sieur Louis des Pesruches, chevau-léger de la garde ordinaire du roi, décédé en 1726. Pierre-Charles Clouët, sieur des Pesruches, fils de Louis, était capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, et brigadier des chevau-légers de la garde du roi.

Éléonor (1790 – 1839), lieutenant-colonel d’infanterie, était officier de la Légion d’honneur et chevalier de Saint-Louis. Son fils Félix (1838 – 1897), également lieutenant-colonel, et chevalier de la Légion d’honneur, prit sa retraite au château Saint-Louis de Lambersart, dont il devint maire et bienfaiteur. Une place y porte son nom. Il avait épousé Berthe Panon-Desbassayns de Richemont en 1870. Ils eurent notamment trois fils légionnaires.

L’aîné, Paul (1872 – 1922), ingénieur agronome, exerça en Algérie et présida la chambre d’agriculture de Constantine et les syndicats agricoles de Constantine et de Guelma. Il eut une fille.

Le cadet, Jean (1879 – 1944), colonel de cavalerie, était officier de la Légion d’honneur et titulaire de la croix de guerre 1914-1918. Il épousa en 1913 Amélie de Buxeuil de Roujoux ; ils eurent une fille et deux fils. On suit la descendance de l’aîné, Philippe (1915 – 1977), jusqu’à nos jours. Le fils cadet, Jean-François (1918 – 1957), saint-cyrien, officier de la Légion d’honneur, était officier de l’armée de l’air. Résistant au Bureau central de renseignement et d’action (B.C.R.A), il fut nommé délégué militaire régional pour les pays de Loire, l’Anjou et la Normandie sous le pseudonyme de Galilée. Ses actions et son engagement de la première heure lui valurent l’honneur d’être compté parmi les compagnons de la Libération : il en reçut la croix le 18 juin 1945, place de la Concorde, des mains du général de Gaulle. Une rue porte son nom à Angers.

Le benjamin de Félix, Denis (1881 – 1958), saint-cyrien, commandeur de la Légion d’honneur, fut capitaine de cavalerie au front en 1914-1918 et général de brigade en Algérie en 1939-1940, puis résistant du réseau Marc-Breton. Son fils Hubert (1910 – 1999) lui donna pour petit-fils Jean-Louis (1935 – 2012 ; AHH 443), officier de l’arme blindée et cavalerie, général de brigade, officier de la Légion d’honneur. Son fils Gilles (1966 ; AHH 769) a trois enfants, parmi lesquels l’aînée, Pauline (1998 ; AHH 865), qui sera diplômée des Hautes Études commerciales en 2022, est secrétaire générale de l’A.H.H.

Armes : d’argent au bâton de sable cloué d’or (Armorial général, 1696, registre de Mortagne ; armes parlantes).

Bulletin de l’AHH, n° 63, 2022.