Traub

Famille originaire du Palatinat rhénan, région qui fut le département français du Mont-Tonnerre (chef-lieu : Mayence) de 1793 à 1814. Famille définitivement établie à Paris au XVIIIe siècle. Le nom de Traub, selon l'ouvrage de Kaspar Linnartz publié à Bonn en 1958, est un dérivé de Trudbert. Saint Trudbert, l'apôtre du Brisgau, décédé en 670, fêté le 27 avril. Sur sa tombe s'éleva, dès le VIIe siècle, l'abbaye qui porte son nom.

1er légionnaire : Édouard, Georges, né à Courbevoie en 1838, décédé à Paris en 1890. École navale en 1855, chevalier de la Légion d'honneur en 1866. Campagnes du Mexique, des Antilles et du Pacifique-Sud. En 1876, il entra à la Compagnie générale transatlantique. Il commanda, entre autres, la Champagne, paquebot le plus rapide de l'Atlantique-Nord lors de son inauguration en 1886. Inventeur d'une méthode de navigation dite « méthode Traub », ou « méthode de relèvements déterminés », exposée encore dans certains traités de navigation.

Le grand-oncle de sa femme, Alain Chollet, capitaine dans la Grande Armée, grièvement blessé à la bataille d'Eylau, est fait, au soir de la bataille, légionnaire par le maréchal Berthier (9 février 1807).

2e légionnaire : son fils Marcel, Édouard, né à Saint-Nazaire en 1878. École navale en 1896, campagne de Chine (1900 - 1902), nombreux commandements, dont le sous-marin Silure (1908), le torpilleur Enseigne-Henri (1915 - 1917), le croiseur-école d'application Jeanne-d'Arc (1925 - 1926). Vice-amiral d'escadre et grand officier de la Légion d'honneur en 1938. Préfet maritime, gouverneur militaire de Brest en juin 1940, il assure l'évacuation de l'or de la Banque de France, de la flotte de commerce, et la destruction des installations militaires et portuaires. Servant au-delà de la limite d'âge de 62 ans, il fut incarcéré dans la forteresse de Königstein en Saxe. Décédé à Paris en 1954.

3e légionnaire : son fils, né à Toulon en 1912, École navale en 1929, chef de la base navale de Shanghai en 1934. Il remet en marche le Santa-Fé, prise de guerre de la Hamburgsüdafrikanische Dampfschiffahrts Gesellschaft, sabordé dans l'Atlantique tropical entre le Brésil et le Sénégal. Grièvement blessé en septembre 1940, chevalier de la Légion d'honneur. Nombreux commandements, opérations d'Indochine (1947 - 1948), puis en Tunisie. En 1953, il est affecté à l'état-major combiné des forces armées. Il quitte le service en 1954 comme capitaine de vaisseau honoraire et fait ensuite carrière dans l'industrie. Son beau-père, René de Cabrens, dernier descendant mâle de cette famille provinciale, officier d'infanterie coloniale, est chevalier. Son frères Jacques (1908 - 1984), vice-amiral d'escadre, est grand officier. Son frère Jean, né en 1919, directeur de diverses sociétés, fut fait chevalier, ainsi que le beau-père de celui-ci.

Pierre Gentil, L'Honneur de servir, 1997 (d'après renseignements familiaux).