« L’an de grâce mil six cent soixante et le second jour de février », Mathieu Le Roux épouse Jehanne Gugelot, en présence du sieur de La Haye, Bailly de Courtebourne, et autres témoins, en l’église Notre-Dame de Licques.

Une collégiale a été fondée au XIe siècle par Robert de Licques, à son retour de la Première Croisade. En 1132, elle est transformée en abbaye de chanoines réguliers de l’ordre de Prémontré, selon la règle de saint Augustin, qui venait d’être renouvelée par saint Norbert. Le premier abbé en est Henri, parent de Louis VI, roi de France. Un bourg s’est développé à l’ombre tutélaire de l’abbaye Notre-Dame-de-la-Nativité, dont les possessions s’étendent sur les diocèses de Thérouanne, puis Boulogne et Saint- Omer, avec le service de onze paroisses.

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l’histoire de Mathieu Le Roux et de sa famille est étroitement associée à celle de l’abbaye.

En 1714, Philippe-Ignace Gugelot, prémontré de l’abbaye de Licques, apparaît dans la chronique alors qu’il a la charge de la cure de Serques (au diocèse de Saint-Omer). L’épouse de Mathieu lui donne huit enfants, dont l’aîné ne vit que trois mois.

  • Le second, Louis, né le 11 février 1665, épouse à Licques, le 5 juillet 1689, Françoise Calliez. De ce mariage, sont nés six enfants, dont :
  • Adrien (1696 – 1782), qui épouse Jeanne Le Liepvre. Ils n’ont que deux enfants : Adrien, né le 9 avril 1737, décédé le lendemain, et :
  • Adrien, deuxième du nom, né le 18 juillet 1738. Celui-ci se marie à Licques le 11 mai 1778 à Marie-Gabrielle Duhautoy ; leur mariage est célébré par Martin-Adalbert Duhautoy, son frère, « prêtre chanoine régulier et procureur de l’abbaye ». On retrouve parmi les prémontrés également les noms de Le Liepvre (chargé de la cure de Licques) et de Francoville (prieur de l’abbaye en 1764). Adrien et Marie-Gabrielle ont trois fils, dont seul l’aîné :
  • Jean-Louis (1779 – 1852) a une descendance. « Propriétaire-agriculteur » de son état, il avait pour cousin germain, Jacques Marie Delmotte, notaire royal, devenu maire de Licques, lui-même étant conseiller municipal.

Jean-Louis Désiré, son fils aîné, épouse Pétronille Françoise Ambroisine Francoville (Charles Bruno Francoville, son père, fut député du bailliage d’Ardres à l’Assemblée nationale et membre de la Légion d’honneur). L’aînée des filles, Marie-Louise Henriette Le Roux épouse Antoine Callart, maire d’Audrehem (d’où la descendance Callart et Sacquépée : le médecin général Sacquépée, membre de l’Académie de médecine, commandeur de la Légion d’honneur, dirigea le Val-de-Grâce).

  • Le quatrième des sept enfants de Jean-Louis Le Roux, Antoine-Isidore, conducteur principal des ponts et chaussées, se marie en 1846 à Victoire-Eugénie Dubois, fille de Louis Dubois (1777 – 1857), officier de la Grande Armée, fait chevalier de la Légion d’honneur en 1812. Antoine-Isidore a trois enfants, dont :
  • Eugène-Henri (1856 – 1923), qui fut receveur municipal de la ville de Senlis, père de :

Première génération

Charles-Henri (1888 – 1954), lieutenant-colonel d’artillerie, officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1914-1918 ; blessé de guerre, époux d’Yvonne Mathet, deux enfants, dont :

Deuxième génération

Jean (1920 – 1999), directeur de la comptabilité de la Banque de France (1976 – 1983). Professeur au Centre d’études supérieures de banque (Fondation des sciences politiques). Chevalier de la Légion d’honneur, commandeur des Palmes académiques, époux de Micheline Deleau, dont un fils :

Troisième génération

Christian, Jean-Marie, Michel (1943), docteur en médecine ; gastro-entérologue ; radiologue. Chef du service de radiologie à l’hôpital du Vésinet. Médecin en chef de réserve du service de santé des armées (marine). Chevalier de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre national du Mérite, médaille d’honneur du service de santé des armées, médaille de la ville de Paris.

Bulletin de l’AHH, n° 45, novembre 2003.